De la Menuiserie à l’Ébénisterie
De la menuiserie à l’ébénisterie, fruit d’une histoire et d’une évolution plusieurs fois millénaires, les techniques de la fabrication du meuble sont d’une variété et d’une complexité infinies.
Peu de témoignages, il est vrai, nous sont parvenus de ce qu’elles furent dans les civilisations de l’Antiquité, la vulnérabilité et la fragilité de leur matériau fondamental, le bois, ont entraîné la quasi totale disparition de tout vestige.
Par miracle, quelques témoins subsistent du mobilier de l’ancienne Égypte et du monde romain. C’en est assez pour se convaincre que l’art du meuble avait atteint au sein de ces civilisations un réel degré de perfection.
En Occident, ce n’est guère avant l’époque médiévale qu’il nous est permis d’observer, grâce à des exemples concrets, la naissance puis les incessants perfectionnements d’un art intimement lié à notre vie quotidienne.
Plus q’un métier, une passion …
Jusqu’au début du XVIIe siècle, la fabrication du mobilier fut confiée aux seuls menuisiers, dont le métier obéissait aux règles des antiques et respectables corporations. Longtemps, leurs œuvres n’ont tiré parti que du bois de nos forêts, travaillé dans la masse.
Puis elles s’enrichirent progressivement des ressources de l’art des sculpteurs et perfectionné au plus haut degrés par les artisans français.
A la suite de la découverte du Nouveau Monde, les bois exotiques sont peu à peu introduits dans les ateliers, furent à l’origine d’un profond renouvellement : leur beauté mais aussi leur rareté et leur coût élevé expliquent, au début du XVIIe siècle, l’invention du placage, bientôt enrichi de savantes marqueteries.
Un nouveau groupe de créateurs fit alors son apparition, celui des ébénistes, qui n’en continuèrent pas moins à relever de l’ancienne corporation des menuisiers.
Héritage précieux et séculaire, ces techniques sont jusqu’à présent restées vivantes. Créateurs et restaurateurs en assurent la continuité et la transmission, l’univers de leurs ateliers est par excellence le meilleur moyen d’en comprendre toute la richesse.